Méridional par nature
Sur la presqu’île de Saint-Tropez, cette belle demeure toute blanche incarne l’aboutissement d’une étroite collaboration entre Vincent Coste, architecte, et Cédric Gilardi, paysagiste. Une belle rencontre sous le signe de la nature et du paysage.
Visuellement, il n’existe plus aucune trace du bâti initial, une ancienne villa en béton armé des années 1970. Seules les façades ainsi que les tuiles d’origine ont été conservées. L’intérieur a été entièrement réaménagé pour laisser place à des espaces ouverts qui se prolongent vers l’extérieur par des brise-soleil : c’est une invitation à vivre dehors en toute saison », assure l’architecte Vincent Coste. Il a œuvré ici en étroite collaboration avec le paysagiste Cédric Gilardi. « Dans la création des espaces verts, reprend ce dernier, j’ai voulu définir plusieurs ambiances. Dans un souci d’économie d’eau, le choix des végétaux s’est tourné vers des essences persistantes et résistantes au climat sec. L’idée était de s’approprier le paysage environnant. La mer est toute proche, juste de l’autre côté de la haie. Sa forte présence sonore m’a suggéré de reproduire des vagues de dunes dans la propriété : elles invitent la plage au bord de la piscine et modulent le sol en lisière du jardin. Un jardin minéral rend, lui, hommage aux succu- lentes ; au couchant, j’ai composé un jardin de palmiers luxuriants et les grami- nées et pins maritimes sont également très présents... C’est un véritable paysage à vivre. » Parfaitement intégré au site, le jardin est conçu comme un filtre entre le bâtiment et la mer. Afin de flirter avec les embruns tout proches, le grand pré est planté par moitié en Zoysia tenuifolia et par moitié en graminées rustiques qui supportent bien la sécheresse et le sel. L’ombre des pins parasol protège de la grande chaleur estivale. Leurs aiguilles sont rassemblées aux pieds des pins pour former un tapis dense et doux ; une solution idéale qui joint l’utile à l’agréable.
Un luxuriant scénario tropical
Entourant la piscine aux reflets métalliques se dressent les graminées grâce aux- quelles la moindre brise dynamise le lieu. Plus loin, en face du séjour, une collec- tion dense de palmiers s’épanouit en un luxuriant scénario tropical. Entièrement ouverte sur le ciel et seulement délimitée par une résille métallique, la cuisine d’été est habillée de brise-soleil. « Tous les espaces sont dilatés vers l’extérieur selon les quatre axes de circulation. Pour les souligner, des pontons en bois traversent le jar- din en prolongeant les perspectives... », fait remarquer l’architecte.
A l’intérieur, le fil conducteur est une monochromie blanche. Exaltée, la lumière pénètre à travers les baies vitrées du matin jusqu’au soir. Dans la partie jour, on a installé un mobilier contemporain aux tons neutres, à l’exception du fauteuil rose fuchsia signé Pierre Paulin. Toujours dans les blancs, la cuisine est à la pointe de la technologie. Organisée autour d’un îlot central, elle s’ouvre sur le séjour par des panneaux coulissants en verre dépoli et, à l’opposé, se prolonge en cuisine d’été.
Dans le vestibule double hauteur, un panneau de miroir renforce et amplifie les volumes, donnant de la légèreté à un impressionnant escalier blanc à la structure métallique autoportante, qui mène à l’étage où se trouve l’espace nuit.
Un véritable garde-corps végétal
Dans les chambres, un décor simple va à l’essentiel. L’architecte a réparti des élé- ments d’esprit classique dans la chambre des parents et d’autres plus contemporains et colorés chez les enfants. Chacune des chambres jouxte la salle de bains cen- trale dotée d’un double accès. Réalisé entièrement sur mesure, le mobilier porte la signature de l’architecte. L’étage ouvre sur une vaste terrasse sur laquelle un jar- din suspendu recouvert de sedums fait office de garde-corps. Une véritable barrière végétale. « Vu de profil, apparaît une multitude de dunes minuscules dessinées tout naturellement par les essences... », observe Cédric Gilardi. Entre les frondaisons généreuses des pins parasol, au loin surgit la mer, rythmée par le bruit incessant des vagues. Une réussite pleinement intégrée dans le paysage méditerranéen. • • Architecte : Vincent Coste. 28 bis, impasse des Conquettes, 83990 Saint-Tropez.
Tél. : 04 98 12 65 33. www.vincentcoste.com • Paysagiste : Cédric Gilardi - Atelier La Traverse. 5, place Louis-Martial-Laporterie, 83000 Toulon. Tél. : 06 17 96 20 56. cgpaysages@yahoo.fr • Réalisation avec la collaboration de l’agence Coloco à Paris. www.coloco.org
REPORTAGE ELLIA ASCHERI / PHOTOS HENRI DEL OLMO